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[Robert]

La complexité de l'écriture de notre langue française est, à travers ses multiples conséquences induites, la base des difficultés rencontées par notre pays à conserver ses positions hégémoniques, au cours des siècles passés et de l'actuel déclin simultané de la France moderne comme de la Francophonie.

Le français n'est pas en cause en tant que langue. Le problème ne réside que dans son écriture, l'une des plus compliquées du monde, selon les linguistes, voire la plus compliquée. Il est surprenant qu'une nation qui se targue de sa rationalité ait pu connaître, sur cet aspect de la communication inter-individuelle et pendant aussi longtemps, un tel degré d'inconscience ou d'aveuglement.

On accepte de l'écriture de notre langue, instrument de communication de masse, ce qui n'a été accepté d'aucun autre outil ou moyen, d'usage courant. Une pratique soutenue concourt toujours à la simplification de l'utilisation. Le récent développement de l'ordinateur, comme celui plus récent encore du téléphone portable, le démontrent éloquemment. Ces instruments d'une très grande complexité technique sont pourtant appelés à pouvoir être utilisés par tous.

Une écriture compliquée par le nombre des phonèmes à identifier, la complexité et la diversité des combinaisons graphiques qui y sont attachées, nantie de surcroît d'une grammaire pinailleuse, constitue un lourd obstacle entre les jeunes enfants et l'indispensable apprentissage de la lecture et de l'écriture.

Ce premier échec scolaire qui, selon le Rapport Attali (décembre 2007), affecte gravement, dès les premiers mois de la scolarité obligatoire, le tiers de chaque classe d'âge, voue donc, à un échec personnel et social plus ou moins profond, 250 000 jeunes français chaque année et affecte peu ou prou tout le reste des cohortes scolarisées.

Ce déficit de confiance en soi recrute les contingents d'éternels assistés du modèle français : handicapés dans tous les domaines de la vie personnelle, sociale, civique, économique ... Le déficit d'autonomie qui en découle rend les français moins aptes à la responsabilité, à l'initiative et à la créativité : tous défauts constamment mis en évidence par les enquêtes internationales.